Dans la grande majorité des cas, l’infertilité masculine est liée à une anomalie spermatique que le spermogramme, réalisé systématiquement lors du bilan d'infertilité, permettra d’identifier. Selon les paramètres spermatiques altérés, on distingue différentes anomalies du sperme qui peuvent être présentes de façon isolée ou combinée :
Ces anomalies du sperme peuvent avoir pour origine une insuffisance hormonale ou un défaut organique au niveau des testicules qui vont altérer le processus de spermatogenèse. Parfois le sperme est de bonne qualité mais un problème au niveau des canaux excrétoires (épididyme, canaux déférents ou canaux éjaculateurs) l’empêche d’être éjaculé.
L’infertilité peut être due à un hypogonadisme, c’est-à-dire une sécrétion insuffisante de FSH et LH qui régissent la spermatogenèse, avec pour conséquence une azoospermie dite sécrétoire. Cet hypogonadisme peut avoir différentes origines :
Différentes pathologies peuvent altérer le bon fonctionnement des testicules :
C'est une anomalie congénitale. Communément appelée « testicule non descendu », elle correspond à l’arrêt de la migration du testicule durant la vie fœtale.Dans 80 % des cas, elle ne concerne qu’un testicule ; dans 20% des cas, elle touche les deux côtés (2) et a alors un impact sur la fertilité. Pour que la spermatogenèse se fasse correctement, les testicules doivent en effet se trouver à une température de 33 à 34 °C, dans les bourses, et non à l’intérieur du corps à 37°C.
Elle touche 15% des hommes, se caractérise par la dilatation d’une veine au niveau du cordon spermatique. Lorsqu’elle est de volume important, cette varice peut gêner le développement et le fonctionnement du testicule. Les liens entre varicocèle et infertilité ne sont pas évidents mais les chiffres laissent supposer qu’ils existent : 35 % des hommes touchés par une infertilité primaire présentent une varicocèle, 80% lorsqu’il s’agit d’une infertilité secondaire, contre seulement 15 % dans la population générale (3).
Cette maladie génétique qui concerne 1 sur 4 500 nouveau-nés (4) est principalement connue pour ses symptômes respiratoires et digestifs mais elle a aussi des répercussions majeures sur les organes reproducteurs (absence ou anomalie des canaux déférents) et entraine une infertilité chez 98% des hommes touchés.
Parfois, c’est une infection qui a entrainé des lésions organiques :
Un traitement (radiothérapie, chimiothérapie) ou une chirurgie peuvent également être à l'origine de lésions, irréversibles, des testicules ou des canaux déférents.
Enfin l’éjaculation rétrograde (le sperme est éjaculé vers la vessie) peut entrainer une infertilité. Elle peut être due à :
En dehors de toute pathologie, on observe depuis 50 ans une baisse de la qualité du sperme chez les hommes. On ne connait pas encore tous les mécanismes en jeu mais différents paramètres sont suspectés altérer le pouvoir fécondant du sperme :
Différentes études ont montré expérimentalement qu’une exposition fœtale aux phtalates, produits chimiques utilisés dans de nombreux objets pour assouplir les plastiques, pouvait détruire les cellules de Leydig à l’origine de la production de spermatozoïdes. Une étude de l’insert (5) parue en 2013 dans la revue Plos One a quant à elle démontré expérimentalement que de faibles concentrations de bisphénol A étaient suffisantes pour agir négativement sur le testicule . Les pesticides sont également fortement suspectés d’altérer le sperme comme en témoigne cette étude publiée de 2015 (6) qui montre que les hommes qui consomment le plus de fruits et légumes chargés en pesticides présentent un sperme de moindre qualité, avec un nombre de spermatozoïdes inférieur de 49% ainsi qu'un pourcentage de spermatozoïdes de forme normale inférieur de 32 %.