L’oligospermie, ou oligozoospermie, est une anomalie du sperme caractérisée par une concentration en spermatozoïdes inférieure aux valeurs normales. La fertilité de l’homme peut s'en trouver diminuée, et le couple peut alors rencontrer des difficultés à concevoir. Toutefois, si la concentration en spermatozoïdes est un paramètre important, elle n’est pas un facteur discriminant pour la fertilité de l’homme, contrairement à l’azoospermie (absence totale de spermatozoïdes). En théorie, il suffit en effet juste d'un spermatozoïde pour que la fécondation aie lieu.
L’oligospermie peut exister isolément, mais elle est souvent associée à d’autres anomalies spermatiques : une asthénospermie (mobilité insuffisante des spermatozoïdes) et une tératozoospermie (un trop grand nombre de spermatozoïdes de forme anormale). On parle alors d’oligo-asthéno-tératozoospermie (OATS). L’impact sur la fertilité est dans ce cas plus important, car le pouvoir fécondant des spermatozoïdes (déjà moins nombreux) est altéré en raison de leur défaut morphologique et de leur mobilité réduite.
Comme pour toutes les anomalies spermatiques, différentes causes peuvent être à l’origine de l’oligospermie car de nombreux facteurs peuvent altérer le processus de la spermatogenèse :
Selon son origine, l’oligospermie peut être transitoire ou irréversible. Mais souvent, l’oligospermie reste d’origine inconnue.
L’oligospermie ne se manifeste par aucun symptôme, si ce n’est une difficulté à concevoir pour le couple.
L’oligospermie est diagnostiquée lors du spermogramme réalisé systématiquement chez l’homme lors d'un bilan d’infertilité. Lors de cette analyse du sperme, différents paramètres sont évalués :
Les résultats sont comparés aux valeurs-seuils définies par l’OMS (1). Si la concentration en spermatozoïdes est inférieure à 15 millions/ml d’éjaculat ou 39 millions/éjaculat, une oligospermie est suspectée.
Un second voire un troisième spermogramme seront réalisés à 3 mois d’intervalle (un cycle de spermatogenèse durant 74 jours) pour confirmer le diagnostic. Le nombre de spermatozoïdes éjaculés peut en effet varier considérablement d’une éjaculation à l’autre en fonction de différents facteurs (durée de l’abstinence avant le recueil, fatigue, infection, stress, exposition à des substances toxiques, etc), et l’oligospermie peut n’être dans certains cas que transitoire.
En fonction des résultats, on distingue différents degrés d’oligospermie :
D'autres examens peuvent être prescrits pour mieux évaluer l'impact de l'oligospermie sur la fécondité de l'homme, déceler la cause de cette oligospermie et orienter la prise en charge :
La prise en charge de l’oligospermie dépend de sa cause, si toutefois elle est retrouvée.
Si une cause toxique est suspectée (consommation d’alcool, de drogue…), l'homme devra limiter son exposition au toxique. Un spermogramme sera de nouveau réalisé pour contrôler la numération. En cas de varicocèle, une cure de varicocèle pourra être proposée. Si la cause est hormonale, un traitement hormonal permet, dans certaines situations, de relancer la spermatogenèse.
Si l’oligospermie ne peut être traitée, différentes techniques d’AMP seront proposées au couple en fonction du degrés d'oligospermie et des résultats du TMS :